Dans le conscient collectif des amateurs de Hard Rock, les pionniers pour le Hard sont LED ZEPPELIN et DEEP PURPLE. Pour le Heavy, BLACK SABBATH.
Mais ces 3 monstrueux groupes ne sont pas les seuls à avoir explosé les MARSHALL.
En 1968, BLUE CHEER avec son « Vincebus Eruptum » nous confectionnait de belles détonations sonores.
Ce trio de bikers de San Francisco (Leigh STEPHENS, guitare, Dickie PETERSON, chant/basse, Paul WHALEY, batterie) allait faire un boucan d’enfer.
Ils vont prendre l’héritage du Blues, du Rock 50’s et le transformer en mettant le plus de distorsion possible.
Les californiens psychédéliques vont tordre les titres au maximum.
« Parchment Farm » est redoutablement joué, les tympans vibrent au son d’une guitare démoniaque.
« Doctor Please » a un solo rarement entendu.
« Second Time Around » est un grondement dans lequel la section rythmique essaie de se frayer un chemin face à la guitare qui libère des riffs débridés et détonants.
« Summertime Blues » revu et corrigé d’une façon apocalyptique va être un hit jusqu’en Allemagne.
BLUE CHEER, sans le savoir, prépare le terrain aux futures formations comme CACTUS ou GRAND FUNK RAILROAD. Même le jeu de basse de PETERSON sera une des premières influences de Lemmy de MOTORHEAD.
Ces hippies du « Flower Power » totalement allumés, avec des moyens techniques limités, ont repoussé les frontières du Rock avec une puissance rare pour les 60’s.
Ils font, eux aussi, partie des pionniers, certes moins flamboyants que d’autres, mais des pionniers quand même.