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Radio alligator c’est du rock mais pas que…… Aujourd’hui focus sur le James Dean du jazz, le prince du cool : Chesney Henry Baker, Jr aka Chet Baker. Sa famille s’installe en Californie en 1939. Il écoute alors Harry James, trompettiste spectaculaire au style bien éloigné de celui qui sera le sien. Il s’initie à la musique à Glendale au sein d’un orchestre scolaire, puis se produit bientôt avec des orchestres de danse. Il se passionne surtout pour le saxophoniste Lester Young et ses suiveurs.
En 1946, engagé dans le 2980 Army Band stationné à Berlin, il découvre le bebop (Dizzy Gillespie, Charlie Parker) et les orchestres modernes blancs de l’époque (Woody Herman, Stan Kenton). Rendu à la vie civile en 1948, il étudie l’harmonie et la théorie musicale, mais s’engage de nouveau, en 1950, à la suite d’une déception amoureuse. Il joue dans ses premières jam-sessions avec Dexter Gordon et Paul Desmond.
En 1951, il est muté dans un bataillon disciplinaire. Il déserte et se fait réformer pour manque d’adaptabilité à la vie militaire. En 1952, il joue avec Vido Musso, Stan Getz et surtout Charlie Parker qui le choisit parmi une cohorte de jeunes trompettistes californiens pour l’accompagner dans une tournée sur la Côte Ouest. Il grave ses premiers témoignages discographiques sous la responsabilité de Harry Babasin.
Cette même année, débute la collaboration avec le saxophoniste Gerry Mulligan au sein d’un quartette sans piano (pianoless quartet), formation inhabituelle à l’époque. Le groupe, qui joue tous les lundis soirs au club The Haig à Hollywood pendant plusieurs mois, devient rapidement très populaire. Début 1953, le saxophoniste Lee Konitz se joint au quartette à plusieurs reprises. Mulligan forme un tentette auquel participe Chet.
En juin 1953, Mulligan est arrêté pour détention de stupéfiants. Il est condamné à six mois de prison. Un mois plus tard, Chet Baker forme son propre quartet (1953-54) avec Russ Freeman au piano. De l’été 1953 à l’été 1955, Chet enregistre abondamment et dans divers contextes, quartet, sextet, septet, avec ensemble à cordes. Il est entouré par des pointures du Jazz West Coast tels Bud Shank, Zoot Sims, Jack Montrose, Shelly Manne.
Un disque va connaître un véritable triomphe à travers tout le pays : Chet Baker Sings (1954-1956). Chet devient une icône américaine, à la fois rebelle et fragile. Les photos de son ami William Claxton contribuent à véhiculer cette image idéalisée de playboy. Avec ses premiers cachets, Chet achète ses premières automobiles, une passion qui l’accompagnera toute sa vie. En 1954, Chet Baker est élu trompettiste de l’année par tous les référendums des magazines de jazz.
En septembre 1955, il part pour la première fois en Europe. Il signe rapidement un contrat avec le label français Barclay. Il enregistre dès le mois d’octobre avec son groupe des faces composées pour la plupart par Bob Zieff. Quelques jours plus tard, son pianiste Dick Twardzik meurt d’overdose dans sa chambre d’hôtel. Accusé par les parents du pianiste, Chet décide malgré tout de poursuivre la tournée et enregistre à la tête de diverses formations, surtout françaises.
Après sept mois en Europe, Chet revient aux États-Unis début 1956. Après une longue tournée sur la côte Est, il revient à Los Angeles et grave de nombreux disques notamment aux côtés du saxophoniste Art Pepper (The Route (1956), Playboys (1956)). À la fin de l’année, il est arrêté une nouvelle fois en possession de stupéfiants. Au cours de l’année 1957, sa dépendance à l’héroïne se fait plus intense. De nouveau en Europe de 1959 à 1964, il est arrêté, emprisonné ou expulsé à plusieurs reprises en Allemagne et en Italie. Ses ennuis avec la justice sont largement couverts par la presse à scandales.
En 1965, Chet Baker revient aux États-Unis et enregistre une série de disques pour le label Prestige. Sa popularité n’est plus celle des années 1950 et il a des difficultés à trouver des engagements. En 1966, il est agressé par des dealers à San Francisco (mâchoire fracturée, nombreuses dents cassées). Dans l’impossibilité de jouer, il connaît une longue traversée du désert mais après plusieurs années de ré-apprentissage, il remonte sur scène en 1973.
En 1987 Il est filmé par Bertrand Fèvre à Paris, accompagné de Riccardo Del Fra à la contrebasse, George Brown et Alain Jean-Marie au piano.
Ses nombreux voyages s’achèvent le vendredi 13 mai 1988 : il est retrouvé mort à Amsterdam, après être tombé par la fenêtre de sa chambre au deuxième étage de l’hôtel Prins Hendrik. Sa chute est survenue après la prise d’importantes quantités de cocaïne et d’héroïne. Une plaque commémorative lui rend hommage sur la façade.
Chet Baker est enterré au « Inglewood Park Cemetery » à Inglewood (Californie).
Chet n’était pas vraiment le plus doué techniquement, mais sa sensibilité, son humilité et sa sobriété de jeu en font un vrai magicien du jazz. (selon moi)
En lien son full album « Chet » ainsi qu’un des titre préféré de votre serviteur, où toute la sensibilité de cet écorché vif s’exprime « Almost blue » https://www.youtube.com/watch?v=KWzJGRh_Tsw https://www.youtube.com/watch?v=z4PKzz81m5c
A noter qu’un biopic alléchant avec un Ethan Hawke en pleine forme est prévu pour cette année !!
Voila les amis, bonne écoute et à la semaine prochaine.