Quand on aime un groupe ou un artiste, on est heureux de le retrouver régulièrement et de redécouvrir au travers de ses nouvelles compositions l’essence de ce qui vous les a fait remarquer entre mille autres et apprécier leur parcours artistique.
Quand il faut patienter cinq longues années comme aujourd’hui avec The Kills, le plaisir de la découverte est comme amplifié par cette période d’abstinence mais également teinté d’inquiétude quand au résultat espéré.
Cette pression étant, en ce qui concerne notre duo anglo-américain, relativisée par la cause de ce si long silence : ici, pas de caprice de star ne sachant plus quoi faire pour se faire remarquer ou, plus grave, de panne d’inspiration mais une suite de cinq opérations chirurgicales de la main pour rendre à Jamie Hince l’usage de celle-ci !
Rajoutez à cela une longue période de rééducation et un doigt définitivement endommagé qui l’ont contraint à réapprendre à jouer de la guitare et l’on comprend mieux cette absence.
Le résultat marque une évolution vers une musique plus introvertie et plus réfléchie, moins tapageuse en apparence dévoilant une vulnérabilité et une sensibilité émotionnelle nouvelle chez eux et leur permettant d’exprimer honnêtement et avec exactitude toute une gamme de sentiments mêlant romantisme et sensualité et nous montrant leurs blessures morales autant que physiques.
On retrouve par contre heureusement ce qui nous les rends si attachants : l’urgence, l’authenticité et un son dense, vision moderne et dandy d’un Rock intemporel.